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"Lorsque chantera les lamentations,
Des larmes d'encre couleront,
L'Arbre Ancien perverti,
Par la corruption des innocents meurtris,
Etre d'Or et du Vent,
sa venue sonnera la fin des Temps."

Il était né, ils étaient nés, dans la poussière et la terre, tel le fruit d'une Déesse-Mère et non d'une femme qui mordait l'écorce pour ne pas crier son tourment. Un fruit défendu, interdit dans ce monde, une progéniture qui, avait-elle espéré, ne serait pas entachée. Ce n'était qu'une fois, une seule fois, elle n'avait pas pensé que ce serait suffisant pour porter ainsi la vie! C'était une fois de trop pour son village dont elle fuyait les chiens et les habitants, fuyant le bâton et la pierre, errant dans la forêt quand la poche se rompit. Et maintenant elle était là, épuisée, ses langes souillées, le froid l'agressant en cette soirée d'Eté. Les chiens aboyaient, ils étaient proches, c'en était fini pour elle. Elle et... pouvait-elle les appeler "ses bébés"? Elle était déchirée, par la douleur, par son amour inconditionnel, et par les principes qu'on lui avait enfoncé dans le crâne. Aimer un Aelien était tabou, porter leur engeance, une aberration. Et pourtant, pourtant cette fille était sa fille, et son duvet si doux, et ce garçon, si... humain. Les voix tonnaient plus près encore, elle n'avait plus la force de bouger, le froid se faisait mordant, elle avait conscience de sa fin. Mais pour ces petits... Que faire? Elle ne voulait pas, non, ne voulait pas les voir périr, pas maintenant qu'elle était mère, pas alors qu'elle avait cru, en secret, partir vivre avec son amant, loin de la haine, loin de la guerre. 

Sa vue se brouillait, et pourtant, à travers les larmes, elle vit une silhouette. Un habitant? Un braconnier? Une vieille sorcière? Un ennemi? Le froid l'emportait, elle ne sentait même plus ses membres, juste deux petits coeurs vifs battant avec force.

"Prenez les, sauvez les, je vous en prie..."

Le souffle la quitta autant que la Vie, sombrant sans savoir si l'inconnu avait bien entendu sa supplication, et s'il l'avait exaucé.

Miohol et Luma, ainsi furent-ils nommés, une énième fois, ces âmes-liées ne cessant de se suivre à travers les rêves, les vies. La vieille femme qui les avait recueilli vivait dans une bicoque, loin de toute habitation, loin des ragots, des lois et des Hommes, ce qui leur avait probablement sauvé la vie ce jour-là et les années suivantes, les deux bambins vivant une enfance insouciante jusque là, se contentant de peu sans en demander trop, aidant leur "grand-mère" dans le potager, chassant les mulots dans le grenier, coupés de la guerre et des conflits politiques. Bien sûr, vivre dans la forêt parmi les bêtes était pas sans risques, et Miohol en avait fait les frais une fois, mais c'était une vie de rêve selon eux malgré tous ces dangers. Cet idylle dura douze Printemps avant que des sabots lourds écrasent la terre de leur jardin, et que des hommes en armure ne viennent enfoncer la porte de la maisonnée. Ce jour-là, les jumeaux étaient dans la forêt, essayant de pêcher du poisson pour le déjeuner, aussi furent-ils surpris de voir autant d'hommes et de femmes armés, et surtout, leur protectrice malmenée, poussée dehors dans la poussière et la boue. "Où est-il? Où est le gamin? Dis le nous, Sorcière!" Le sang ne fit qu'un tour chez Luma qui bondit vers les soldats, armée de sa canne à pêche. L'altercation fut courte, la petite si peu expérimentée, l'agitation emporta les soldats en voyant les ailes d'or de l'enfant, l'acier sortant des fourreaux. Effrayé par ce qu'il se passait, Miohol tendit la main. C'était de sa faute, leur tutrice lui avait dit de ne pas utiliser son pouvoir, de ne pas errer dans les rêves, de ne pas étancher sa curiosité, mais il n'avait pas écouté. Et maintenant il en payait les conséquences. Un cri, infime, instinctif, et la créature prit vie, pur fruit de ses songes, un félin à la fourrure immaculée irradiant de beauté. D'un coup de pattes, il ravit la harpie des soldats et la ramena vers son frère, mais les soldats ne s'occupaient déjà plus d'elle, un jeune homme les poussait avec insistance, passant au devant de la masse d'acier. Un grand sourire éclaira son visage caramel alors qu'il reconnaissait le garçon, lui qui avait partagé bien des songes ensembles au cours de ces derniers mois.

"Miohol! Je t'ai enfin retrouvé!"

"Pourquoi je ne peux plus la voir?"

"Elle n'est pas comme nous, Miohol."


Si, elle l'était, mais Miohol ne pouvait pas le dire, il voulait la protéger, la préserver de ses responsabilités, de la pression, des attentes du Prince dans cette guerre éternelle, de la tension du peuple. La guerre épuisait les gens, les rendait agressifs, envieux de bruler des maisons, des Sorcières, avides de voir des têtes tomber pour pardonner les disettes à répétition et la mort des pères et des fils. Cela ne faisait que cinq ans que les enfants avaient quitté leur protectrice, Miohol avait l'impression que cela faisait des décennies. Lui et sa soeur avait été séparé à leur arrivée au palais, si Luma n'avait pas été exécuté ou banni, c'était uniquement car Miohol avait convaincu le Prince, son ami astral et futur Co-Rêveur avec lui, mais il n'avait pu la voir que de loin rejoindre les rangs militaires et porter l'épée. Doté de magie, Miohol avait rejoint le Culte, il devait lui aussi combattre, mais sur un autre plan, un ailleurs où ce n'était pas du sang qu'il risquait de perdre mais son esprit sur le champs de bataille. Il était aussi destiné à servir un dieu dont il ne parvenait pas à saisir l'existence ni même à aimer, mais il le faisait quand même, pour protéger sa soeur, pour qu'ils vivent assez tranquillement. Et pour ne jamais se quitter.

"Mais c'est ma soeur."

"Vous partagez le même sang, certes, mais pas la même Destinée. Regarde, Miohol, vois comment elle rentre avec triomphe. Cela ne fait que deux années qu'elle porte les couleurs du roi, et elle rentre en championne de ses nombreuses victoires! Vois maintenant les visages de ses soldats. Y vois-tu de la gratitude? De l'espoir? C'est une Aelienne. Tu dois l'accepter, Miohol."

"Non, je refuse."

"Tu le dois, les Hommes ne vivent pas avec les habitants des Cieux. Quand la Paix reviendra, je demanderais à mon père de la chasser de nos terres!"


Leurs regards se croisèrent enfin, la colère assombrissait les prunelles de Miohol. Il avait horreur de ces discussions. Il appréciait le Prince, leurs songes étaient toujours sympathiques, mais quand il s'agissait de politique, ils étaient de purs étrangers. Pourquoi ne pouvait-on pas accepter les Aeliens? Pourquoi on ne pouvait pas accepter sa soeur? Il avait beau entendre des réponses, une histoire de conflit ancestral, d'une Prophétie qu'il récitait chaque matin telle une prière, il n'y croyait guère. La Guerre n'avait pas besoin de raison pour être nourrie, juste d'un désir immuable de destruction et de folie, une folie purement étrangère au Rêveur qu'il était.

"Ose, Prince. Ose nous séparer..."

Sur ces mots, il le quitta, ses pas dévalant les marches, franchissant des couloirs, passant des portes, ignorant les saluts respectueux et les regards pour finalement crier son nom et la prendre dans ses bras, aux yeux de tous, ignorant leur gêne, s'abreuvant juste de la complicité de leurs deux êtres. Peu importe où ils iraient, ils ne seront jamais séparés.

 

"Miohol, tu me caches quelque chose et tu sais que j'ai horreur de ça!"

"Je ne te cache rien... Tu n'as rien à faire ici..."

"Et toi alors? Tu as le droit peut-être?"

"Et bien, je suis un Rêveur donc..."

"Ah! Au Malak les rêveries et toute cette magie! Miohol, dis moi ce que tu me caches depuis qu'on est ici!?"


Il n'avait pas réussi à lui cacher sa nervosité des semaines passées, Miohol devait assumer son silence coupable à présent. La protéger, c'était son but fixé, il devait tout faire pour y parvenir et pourtant, il était loin d'atteindre cet objectif, au contraire. La poussière voletait dans le sillage de sa soeur dont l'armure d'or et d'argent resplendissait. Une véritable déesse, une déesse ailée que le panthéon Aelien devait jalouser en toute heure! Une déesse qu'il devait préserver, et qui n'avait rien à faire dans son atelier où elle effrayait ses araignées tisseuses. Mais comment? Les messes basses s'amplifiaient, la guerre tonnait toujours, le Prince... Le Prince préparait une chose terrible, et lui... Lui était dépassé.

"On... Luma, il faut qu'on parle de... ce que tu sais..."

"Tu lui en as parlé?!"

"Quoi? Non, évidemment! Mais..."

"Alors on a pas à en parler. Maintenant tu me montres ce que tu caches de façon médiocre derrière ton dos!"

Ce qu'il cachait? Une vérité qu'il ne devait pas montrer. Mais il connaissait trop bien sa soeur pour savoir qu'il n'était plus l'heure de se taire...

"Luma, il... Il existe une Prophétie, elle parle de la fin du monde et de qui va la provoquer."

"De quoi tu parl-"

"Laisse moi finir! Je n'aurais pas dû te la cacher, c'est vrai, mais tu sais comment ça se passe ici! De plus en plus de croyants se mettent à y penser, j'ai tout essayé, tout, même de la déchiffrer, d'utiliser les Tisseuses mais..."

"Que dit la Prophétie? Et montre moi la Toile."

"Luma, je ne- Bon... Etre d'Or et du Vent, sa venue sonnera la Fin des Temps. C'est une très vieille Prophétie, au début j'ai cru que ce n'était qu'une fable mais..."

"Montre moi, Miohol."

"Luma..."

"J'ai besoin de savoir. Montre moi. Qu'as tu vu?"

"Ton âme, Luma, ton âme. D'une lueur unique et inégalée."


Vaincu, la Toile tomba, fruit du travail d'araignée astrales provenant d'un plan énigmatique. Sur le fin tissu qui devait décorer une des parties nues des murs de la pièce, une femme à la crinière rousse en corolle sur ses épaules dénudées et tachées d'encre rouge et de cendre, le feu dévorant le monde qu'elle entourait de ses ailes d'or.

"Je suis désolé, je n'aurais pas dû cacher ce dont tu es capable, et maintenant que l'Au-delà lui-même confirme les doutes du Culte..."

"Ce n'est pas de ta faute, petit frère..."

"Si, ça l'est! J'ai tout essayé, tout! Depuis le début, j'ai essayé de changer ton Destin! J'ai convaincu le Prince de ne pas t'exiler, de te garder au près du Roi, j'ai tout fait pour que tu ne sois jamais seule, qu'on ne soit pas séparé, et ton Destin est toujours le même! A quoi bon être un Rêveur si c'est pour laisser des vies périr ainsi, et surtout de penser que tu pourrais en être capable? J'aurais préféré que ce soit l'âme du Prince qui irradie de tout son être!"

"Tu n'aurais eu d'yeux que pour lui si c'était le cas, tu l'admires bien assez comme ça! En parlant du Prince, sais tu où il est?"

"... Je t'annonce que tu vas détruire le monde et tu me parles du Prince?"

"Les Prophéties sont des vers hasardeux, Miohol. Ce n'est pas avec ça qu'on gagne des guerres mais par l'épée. Cela fait plusieurs semaines qu'on ne le voit plus, pas même ici, et ce depuis sa débâcle lors du Conseil militaire. La Cour et le Roi s'inquiètent, et les armées s'agitent..."

"Il est occupé... La perte de nos effectifs l'a mis à cran et il s'intéresse à une magie Aelienne qu'on a découvert lors de ton excursion. La Nishkalak je crois. Mais vu qu'il n'est pas Aeli-"

"La quoi?! Mais il est complètement fou!"

"Pourquoi? D'après lui, c'est la même magie que nous."

"Ce n'est pas de l'invocation astrale, Miohol! C'est de la magie Malakienne!?"

"Dis que c'est toi, je te sortirais de là, c'est promis!"

Le Prince lui avait menti, pour la première fois. Miohol aurait dû s'en douter, mais il lui avait fait confiance. Tant de morts, tant de cris, la créature avait péri sous leurs magies, sous les coups et leurs puissances. Luma n'avait pas eu le choix, Miohol avait cru que cela changerait son image, mais il avait fait l'erreur d'écouter le Prince, de croire en lui, et maintenant ils étaient là. Enchainés, hués, trainés, amenés à la potence, l'Arbre de Mille ans. Un Arbre si vieux qu'on disait que c'était un Aelien qui l'avait planté là, depuis les Hommes tranchaient les têtes de leurs parias à même ses racines. Le Prince ne l'avait pas aidé, lui qui avait failli ravager son propre royaume, à présent il les toisait de haut, soulagé de ne pas être à leurs places. A quel moment leur amitié s'était brisée? Avait-elle existé au moins? Miohol se débattait, mais rien à faire, à force de travailler son esprit, il avait négligé son corps, il n'était qu'une brindille entre les mains d'acier des soldats.

"Majesté, écoutez moi! Ce n'est pas elle! Ce n'est pas elle!?"

Il criait mais rien à faire, le roi ignorait ses suppliques, les citoyens les huaient, masse grouillante venue assister à un ultime acte de barbarie. Pourquoi les choses devaient se finir ainsi? Pour avoir donné la vie, leur mère était morte, pour avoir veillé sur eux, leur tutrice avait été brulé sans qu'ils ne le sachent, pour avoir sauvé des vies, ils devaient perdre la leur. Les humains étaient-ils donc voués à se détruire? A briser ce qui les entourait? A quoi bon lutter face à tout ceci? Pourquoi Miohol continuait désespérément à clamer leur innocence alors que sa glotte touchait l'écorce? 

"Ce n'est pas elle! Luma est innocente! Laissez la, pitié!"

Ô Prince, toi qui baisse les yeux pour ne pas être témoin de ta propre lâcheté, toi qui espère ainsi t'innocenté. Est-ce donc là tout ce que tu peux offrir à ce monde? Toi à qui j'ai prêté serment, à qui j'ai voué ma vie, mon attention, mon âme et mon coeur. Pourquoi prends tu tout sans rien donner?

"LAISSEZ LA!"

Le bourreau était prêt, sa lance en demi-lune prête à faire tomber des têtes. Miohol se débattait, les gens criaient, les os grinçaient, les larmes coulaient. La foule pleurait leurs morts autant qu'elles s'impatientaient des prochaines, la lame se levait pour leur plus grande joie et...

"NON!?"

Son épaule vrilla, sa main, inutilisable, la douleur, lancinante, et la suivante, atroce. Trop tard. Le silence se fit, l'acier mordait sa chair, coupant son souffle. Il l'avait protégé, il avait tout fait pour, son Destin était de détruire le monde, et pourtant... Pourtant elle était en train de mourir. Le lin blanc virait au rouge malgré sa main qui comprimait sa gorge. Une si fine entaille, une éraflure! Pourquoi? Pourquoi? POURQUOI?!

"He-gl..."

"Chhhh ne parle pas, d'accord? Ne parle pas! J-je vais te soigner, c'est ça, te soigner..."


Comment? La chaleur embrasait son torse, la lame s'arracha d'un coup sec, le bourreau prêt à refaire son oeuvre, en attente d'un ordre du Roi. Miohol devait la protéger, ils devaient partir. Peut-être... Peut-être qu'en marchant vers une cariole, non, en courant... Qu'est ce qu'il racontait? Il était en train de mourir! Et elle...

"Lum? Non non, tu ne dois pas fermer les yeux, tu m'entends? Luma, reste éveillée, reste... reste avec moi... je t'en prie..."

Une larme dévala la joue de Luma, se mêlant à celles d'encre de Miohol qui la serrait contre lui, laissant son chagrin hurler, ignorant ce qui l'entourait, ignorant ce roi ignare, ce prince inconscient, ces civils brutaux. Il s'était promis de la protéger, il avait échoué, et maintenant... Maintenant. Pourquoi continuer? Pourquoi les servir? Pourquoi? Il y avait un moyen, oui, un moyen, un interdit, un tabou, mais à cet instant, il s'en moquait éperdument. Il la protégera, encore, il peut la sauver, il peut encore le faire. La main de l'Aelienne se resserra faiblement sur son épaule, son souffle la quittant à présent, mais Miohol s'en fichait. Il pouvait la sauver!

"Je sais quoi faire, oui, je sais quoi faire..."

Son regard croisa celui du Prince un bref instant, une seconde, juste le temps qu'il comprenne. Il l'avait trahi, Miohol lui avait dit pourtant. Ose, Prince, ose nous séparer. Oui, ose donc. Miohol n'était pas juste un Rêveur, il était un Grand Rêveur, il n'avait pas juste appris ce qu'on lui disait en cours, il était un prodige en magie. Et si les Aeliens se servaient de la magie Malakienne, ils se servaient aussi d'autres domaines. Le Prince le comprit trop tard. Un mot, un souffle alors que le froid le mordait, et le monde se vit ravager par les flammes. Son corps n'existait plus, son âme, mise à nue, ses émotions, explosives, de ses lamentations, de sa colère, et de son ressentiment, pas une créature ne resta en vie La... Chose née de l'injuste ravageait impitoyablement tout ce qui approchait l'Arbre dont l'écorce suintait une résine noire constamment. Elle n'était que douleur et vengeance, frappant, écrasant, broyant! Et puis un jour, la délivrance. Drapée d'une crinière rousse, ses ailes d'or enveloppant le monde en flamme, elle frappa la Bête et ainsi mis fin aux Temps Anciens et donna naissance au Renouveau.

Elle n'aurait pas dû mourir, pas réellement, et pourtant, l'Etoile était mourante, les Déesses-Mères l'ont vu, sa lueur qui étouffait, son corps, inachevé, qui se fragmentait. Et puis il s'est réveillé, un court instant, l'espace de quelques secondes, le temps de l'effleurer... et de l'absorber. C'était la première fois que cela arrivait, et en prenant conscience des conséquences de cet acte ainsi que des rêves du jeune être, les Déesses-Mères ont décidé de sceller son pouvoir et sa mémoire, peu désireuses de voir un jeune être divin provoquer un cataclysme, et de causer sa propre perte.

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Design par Un Axolotl

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